Aucune Image Disponible

La grande Histoire du pain et des boulangers

 Auteur: Jean-Michel Lecat  Catégorie: Boulangerie  Editeur: Editions de Lodi  Publié en: 2006  ISBN: 284690264X  Pages: 278  Dimension: 29 x 3.5 x 26.5
 Description:

Extrait
Emblème spirituel d’un pays d’origine chrétienne et base de son alimentation jusqu’au début du XXe siècle, le pain est un acteur privilégié et permanent de l’histoire de France. Symbole d’opulence ou de misère – pain blanc des riches, pain noir des pauvres – il fut longtemps l’indicateur de la bonne ou mauvaise santé du pays. Combien de famines, de jacqueries, d’émeutes urbaines les mauvaises récoltes ou la spéculation sur les cours du blé n’ont-elles pas provoquées ? Jusqu’à renverser la royauté ! Souvenons-nous, sous la Révolution, du retour forcé à Paris, en octobre 1789, de la famille royale sous les quolibets du peuple chantant l’ironique « Le boulanger, la boulangère et le petit mitron », car ne prêtait-on pas à la reine le fameux «puisqu’ils n’ont pas de pain, ils n’ont qu’à manger de la brioche» !
Jusqu’en 1847, disettes et famines ont saigné la France, entraînant parfois des hécatombes deux à trois fois plus meurtrières que celles de la Grande Guerre. De longues périodes de désolation engendraient les comportements désespérés des sujets du roi. Ils en étaient souvent réduits à ne plus consommer que des pains faits de racines et d’écorces, à manger le chaume des toits des masures, voire parfois, à se nourrir de chair humaine exhumée avec les ongles des cimetières…
Pour la quasi-totalité des Français, le pain représentait au moins les deux tiers des calories indispensables pour subsister. En manquer était tout simplement synonyme de mort si bien que tout un peuple vit, pendant des siècles, sous la dictature du pain.
La promesse de Jésus – «Je suis le pain de la vie, celui qui vient vers moi n’aura pas faim» -et le «Donnez-nous notre pain quotidien» du Notre Père n’étaient pas que de simples paroles. C’était, pour le peuple si croyant, l’acte de foi envers le Dieu nourricier. Jusqu’à la fin du haut Moyen Âge, la pénurie de blé était perçue comme la conséquence de catastrophes naturelles, une punition infligée par Dieu, et nul ne songeait à se révolter contre la malédiction divine.
Fatalité ! disaient souvent les Français quand le blé venait à manquer… et nous savons que les pénuries étaient fréquentes ! Du IXe au XIIe siècle, on ne compte pas moins de quatre vingt-neuf disettes ou famines. Autant dire qu’aucun sujet ne fut à l’abri d’une telle calamité au cours de cette période. On comprend bien mieux ainsi la croyance au paradis quand la vie, sur la terre, n’était qu’un enfer pour les plus démunis.
Biographie de l’auteur
Jean-Michel Lecat, historien et conseiller en communication, est l’auteur chez le même éditeur de Paysans de France, un siècle d’histoire rurale 1850-1950, chez Larousse du Petit Guide de l’Euro, et en collaboration pour des ouvrages collectifs de Français, notre histoire, nos passions ; Les grandes énigmes de l’histoire de France ; Dossiers thématiques pour le Petit Larousse.

Retour à la galerie des livres


 Retour
Retour en haut