Interrogations légitimes sur la mise en place du BAC PRO Boulanger Pâtissier

Lors d’une journée de correction de la technologie organisée par la Chambre de Métiers et l’Inspection Académique, je me suis heurté à  une aberration pour notre métier, nos formations, nos artisans et même notre avenir.

En effet, alors que je poursuivais mes corrections, entouré de mes collègues enseignants, une conversation entre un collègue et l’IEN (Inspecteur de l’Education Nationale & Chargé de l’Alimentation) m’interpelle.

Le sujet : l’organisation de la formation, (déjà  accordée par la direction d’une C.M.) en 2 jours des enseignants pâtissiers de lycées professionnels en boulangerie. Formation assurée par un de mes collègues boulangers, leur permettant ainsi d’enseigner la boulangerie à  des jeunes en BAC PRO.

Donc, en deux jours, on peut enseigner le métier de boulanger¦ totale découverte !

Comble de l’ironie, ces futurs « formateurs formés », aux sections pleines de BAC PRO, dévoilent qu’ils n’ont toujours pas l’équipement nécessaire pour dispenser le savoir-faire de boulanger¦

Là , je m’insurge, et je fais part à  l’IEN, de mon incompréhension face à  de telles pratiques. Et face à  tant d’inepties, je m’inquiète, je m’interroge et je dénonce :

Quel avenir avons-nous, nous, enseignants, artisans et apprentis ?
Nous sommes déjà  confrontés à  d’énormes difficultés, risques et questions pour la pérennité de l’apprentissage et des professions :

– Des effectifs potentiels Chambre de Métiers sont récupérés par les lycées professionnels pour remplir leurs sections en perdition
– La diminution des compétences professionnelles des jeunes
-La dévalorisation des professions boulangers/pâtissiers : deux métiers spécifiques s’apprennent-ils correctement en seulement trois ans ?…
– Cette formation est-elle digne de son titre baccalauréat ? Ne leurre-t-on pas les parents sur le niveau ?
– Quel est l’avenir des jeunes formés en bac pro ?
– Qui est capable après deux jours de formation d’évaluer les compétences des bacheliers ?

Bien sûr, je ne soulève qu’une partie des interrogations, d’autres peuvent s’ajouter. Mais, il me semblait important de signaler ce problème, car c’est en partageant et en échangeant que l’on peut avancer et essayer de trouver des solutions.

Retour en haut